L’éclairage artificiel nocturne a des impacts directs sur la biodiversité (faune et flore). Alors, comment les maîtriser ? L’éclairage artificiel nocturne a des impacts directs sur la biodiversité : la flore, les insectes, les oiseaux, les mammifères terrestres, volants, les poissons, les amphibiens et les reptiles. Cinq sortes d’impacts sur les insectes ont été proposés par Owens en 2018 (Sources : fiches CEREMA). Tout d’abord, la désynchronisation quand la lumière artificielle modifie les rythmes biologiques et les horloges internes de la faune en désynchronisant leurs activités habituellement basées sur la durée du jour. En conséquence, les fonctions reproductives et l’état physiologique des insectes notamment sont altérés ainsi que les interactions entre espèces (pollinisation, rapport proie/prédateur, etc.). On peut également y ajouter la désorientation car dans la nuit, la faune compte sur des repères naturels pour se guider, comme les étoiles et la lune. La présence de sources lumineuses artificielles bouleverse ces repères et certains insectes se retrouvent sur des zones non adaptées en confondant la lune avec des lampes et risquent ainsi de mourir. Autre impact direct de l’éclairage artificiel ; l’attraction. En effet, la lumière artificielle attirant les insectes, 30 à 40% d’entre d’eux meurent d’une collision, de déshydratation, de surchauffe ou de prédation. 30 à 40% des insectes s’approchant d’une source lumineuse meurent en peu de temps et une majorité en reste captive (« effet puit »). Quant à la désensibilisation, cela empêche toute alimentation ou reproduction de la faune à cause de la saturation lumineuse du lieu. Enfin, la reconnaissance de l’environnement, qui, dans certains cas, va permettre à la faune d’améliorer leur reconnaissance de l’environnement grâce à l’éclairage artificiel et ainsi leur permettre de prolonger leur activité nocturne ou au contraire, altérer leur capacité à distinguer les couleurs, et donc leur propre espèce ou les prédateurs. En plus des effets de l’éclairage artificiel sur la faune, la flore est également concernée. En effet, il a été observé qu’en éclairant à l’excès une prairie 24h/24, les visites des pollinisateurs nocturnes ont diminué de 62% et la production de fruits de 13%. Voici une infographie résumant les méfaits pour la biodiversité d’un éclairage non maitrisé, réalisée par Ragni. Quelles sont donc les solutions ? Tout d’abord, un arrêté du 27 décembre 2018 fixe des prescriptions techniques à respecter pour l’éclairage public en agglomération et hors agglomération. «Les émissions de lumière artificielle des installations d’éclairage extérieur et des éclairages intérieurs émis vers l’extérieur sont conçues de manière à prévenir, limiter et réduire les nuisances lumineuses, notamment les troubles excessifs aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l’observation du ciel nocturne.» Je consulte la brochure sur cet arrêté Respecter le code Flux CIE n.3 Celui-ci représente la proportion de flux lumineux émis dans l’hémisphère inférieur dans un angle précis par rapport au flux lumineux émis dans tout l’hémisphère inférieur. Ce flux maximum doit être de 35 lm/m2 en agglomération et de 25lm/m2 hors agglomération pour l’éclairage public classique. Choisir les bonnes lentilles L’arrêté du 27 décembre 2018 précise que le fabricant doit produire un luminaire avec un ULR (Upward Light Ratio : le rapport du flux sortant des luminaires émis dans l’hémisphère supérieur au flux total sortant des luminaires) inférieur à 1%. Choisir les bonnes lentilles permet de mieux éclairer en n’orientant pas de flux lumineux vers le ciel ni vers l'arrière et en diminuant ceux dispersés sur les côtés. Il est même possible d'y ajouter des coupe flux; un système mécanique qui permet de bloquer la lumière émise vers l'arrière du luminaire. Ainsi, une bonne répartition lumineuse permet d’épargner les espèces volantes en ne supprimant pas leur repère naturel comme les étoiles et aussi les espèces terriennes et aquatiques présentes sur les côtes des lampadaires. Les bonnes températures de couleurs Il est important d’utiliser des températures de couleur proche du jaune ou du blanc chaud pour éviter les phénomènes d’aspiration d’insectes attirés par cette lumière. Cette température de couleur se mesure en Kelvin « K » et ne doit pas dépasser les 3000 K en zone classique voire 2400 K sur les sites d’observation astronomique. Les températures de couleurs possibles chez Novéa sont : Ambre - 2200K - 2700K - 3000 K. Exemple d’installation sur un chemin de halage à Wasquehal (59) Dans la ville de Wasquehal, 74 candélabres solaires éclairent un chemin de halage et pour préserver la biodiversité propre à la ville, l’URL est de 0%, la température de couleur de l’éclairage est plus orangée (2200 K), et celui-ci ne donne pas sur l’eau afin de ne pas perturber les espèces aquatiques grâce à des optiques spécifiques (ASY 26). De plus, le code flux CIE a bien été respecté et les ensembles s’abaissent à 20 % le reste de la nuit, et s’éteignent complètement entre 1h et 4h pour se rallumer à 100% 1h avant l'aube afin d’éclairer la zone uniquement lors de la présence des usagers. Ainsi, Novéa a tout mis en œuvre pour respecter la biodiversité du lieu d’installation. Je regarde la vidéo du projet Éclairer au besoin Il est nécessaire d’adopter une démarche d’éclairer mieux avec moins, en ajustant au plus près du besoin l’éclairage afin d’éviter le surdimensionnement et la pollution lumineuse. Ainsi, cette démarche de réflexion sur l'usage du lieu et les espèces environnantes permet d’adapter la durée et la puissance d'éclairage avec des outils comme la programmation, la détection de présence, la mise en veille… De nombreuses solutions permettent d’adapter son éclairage au besoin des utilisateurs et aux caractéristiques du lieu pour s’intégrer dans l’écosystème global. Par exemple, sur le chronogramme, les ensembles solaires ont été programmés pour se mettre en veille et s’allumer à 100% de leur capacité uniquement si un passage est détecté. En ajustant la programmation au besoin exact du lieu, on économise de l’énergie en proposant des modèles optimisés qui utiliseront moins de ressources naturelles lors de leur fabrication et respecteront mieux la biodiversité dans leur usage. Exemple d’installation dans la ville de La Roche-sur-Yon Novéa s’appuie sur la détection de présence et l’abaissement pour des scénarios d’éclairage adaptés, et prend en compte les contraintes de biodiversité du lieu d’installation pour anticiper les impacts de ses équipements. Par exemple, Novéa a équipé la ville de La Roche sur Yon (85) de 12 ensembles solaires répondant parfaitement aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux du territoire. En effet, la ville avait besoin d’éclairer les abords de l’un de ses établissements scolaires, le lycée Nature. Novéa a donc déployé 12 ensembles solaires pour répondre au besoin de sécurité de la ville, tout en s’adaptant aux contraintes liées à la biodiversité et aux spécificités des zones ombragées. Ainsi, pour s’adapter à la fréquentation du lieu, les ensembles s’éteignent complètement de 22h à 5h30 et sont en veille à 0 % avec 3 heures de détection cumulée prévues. Visualiser la vidéo du projet Pour conclure, nos ensembles solaires sont conformes à l’arrêté du 27/12/2018 relatif à la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses. Novéa pousse même ses démarches plus loin en intégrant la préservation de la biodiversité dans sa politique globale de développement durable, et propose des scénarii d’éclairage public autonome sur-mesure, adaptés à l’environnement dans lequel ils doivent se fondre pour un éclairage utile, maitrisé et durable. Vous avez un projet d'éclairage ? Par ici !